Sur le Comté, Bessodes le Vielh contrôle le passage le plus étroit de la vallée de l’Aveyron cumulant le long des siècles aux travers de ses terres : la rivière, la voie Romaine Lyon Toulouse, le grand chemin de la vallée le long de la rivière, unique voie de liaison durant 1500 ans, la nationale 88 (1845), le chemin de fer (1865), la quatre voies Sévérac-Rodez tronçon de la liaison autoroutière Moscou Vienne Genève Lyon Toulouse Madrid Lisbonne, le câble électrique, les conduites de gaz , d’eau et la fibre optique.

La tour de guet fut probablement la première construction, 11ème ou 12ème siècle, souvent modifié, parfois en ruine mais toujours debout.

Bessodes le Vielh tour de guet devient au cours du moyen âge Maison forte et Domaine agricole et s’en honore encore aujourd’hui.
Le domaine traverse des fortunes diverses, achats ventes échanges de terres incessants, constructions, démolitions mais toujours sauvé, gardé et transmis.

Des centaines de documents dont 266 parchemins en latin trouvés dans le grenier, décryptés puis consignés en un cahier de 157 pages par André BEAUMELOU relatent près de 1000 ans de son histoire.

• Les Seigneurs de BESSODES : 12^e siècle – 1663
• de CRÉS : 1663 – 1720
• TRAPES : 1720 – 1757
• DELZERS : 1757 – 1887
• BEAUMELOU : 1887 – 1968
• de BARRAU : 1968 – 2017
• SCI Familiale Domaine de CAPLONGUE : 2017 – Maintenant

Entre 1835 et 1840, précurseurs des Ultras Trials, Casimir DELZERS et son frère Marin étudiants en droit à Montpelier reviennent 2 fois par an à Bessodes à pied couvrant les 160 km en moins de 48 heures s’accordant la nuit quelques heures de repos à mi-parcours dans une auberge sous les remparts de la Couvertoirade.

Dans la partie la plus ancienne de la maison forte protégeant un puit, se trouve, astucieusement dissimulée entre trois voûtes, derrière une cheminée, une cachette avec châlits, elle fût encore utilisée à plusieurs reprises durant la terreur 1792 -96 pour cacher des prêtres réfractaires persécutés et pourchassés sur ordre de Fualdes.
Ce cruel personnage, Vénérable de la loge maçonnique, obédience rose croix, ancien compagnon de Robespierre, cumula en Aveyron durant la terreur les fonctions de Président délégué de la convention pour l’Aveyron et Procureur général district du tribunal révolutionnaire de Rodez (archives nationales PARIS).
Premier responsable de toutes les horreurs commises en Rouergue durant la terreur 1792 -1796, épisode soigneusement occulté par les loges successives jusqu’à nos jours, il fut fidèlement servi par ses commissaires, d’innombrables documents d’archives leur attribuent emprisonnements, assassinats, pillages, spoliations, incendies, profanations, des dizaines de guillotinés sur la place du bourg à Rodez et ailleurs.
1120 prêtres emprisonnés dont 500 conduits en marche forcée jusqu’aux pontons de La Rochelle véritables camps de la mort où 80 moururent en « Martyrs de la foi » (pape François).

Gavé de spoliations (Ex : 1792 Fualdes s’attribue le domaine de Flars pris aux religieuses après leur expulsion qu’il vend 68 000 francs or en 1817, maître en magouilles financières, virtuose du retournement de veste durant les 7 régimes politiques successifs qu’il accompagna mais parjure de son serment franc maçon rose croix, Fualdes est égorgé par les siens selon le rite prescrit par l’obédience sur la table du bordel Bancale de Rodez le 19 mars 1817.

En mars 1793, la convention confie aux commissaire Yence le soin d’écraser la rébellion de Sévérac et Lapanouse, les populations de ces deux bourgs s’étant soulevées contre l’arrestation de leur prêtres et l’enrôlement obligatoire des jeunes hommes dans les troupes révolutionnaires.
À Lapanouse le 16 mars 1793, les jeunes gens de la région convoqués refusent de participer au tirage au sort. A l’appel du Tocsin plus de 4000 personnes de Sévérac, Lapanouse, Prévinquières, Recoules, St Saturnin, Campagnac et des hameaux alentours se réunissent pour les soutenir. Le commissaire Yence reçoit un renfort de 800 hommes et l’insurrection est écrasée le 21 mars au matin sous le feu de l’artillerie, faisant 18 morts de nombreux blessés et prisonniers, villages et hameaux pillés dont Lapanouse et certains incendiés.
Le 3 mai 1793 Fualdes installe à Séverac le tribunal révolutionnaire accompagné de l’échafaud, ils y resteront jusqu’au 10 juin.
Le 26 mai le jeune Jean Pierre DURAND, 19 ans, de Campagnac est condamné à mort pour participation à la révolte et guillotiné pour l’exemple devant toute la population de Sévérac rassemblée de force par les commissaires.
Ces événements furent consignés dans le procès-verbal du capitaine de gendarmerie Thibaud de Sévérac suivi de sa décision « Témoin de tous ces événements, je ne veux plus servir la cause révolutionnaire et je donne ma démission de la gendarmerie ».
Grâce au capitaine Thibaud le château de Loupiac pillé ne fut pas incendié et la troupe révolutionnaire épargna le village de Cornuejouls et le hameau de Bessodes Le Vielh.
Le capitaine savait-il que la Maison Forte cachait des prêtres ?
Les prêtres cachés étaient-ils les frères Fabre de Gaillac, nos valeureux arrières grands oncles (5 générations) frères du PÈRE JOSEPH (martyr de la foi ?).

Prépare l’X. Officier artilleur au chemin des Dames à 21 ans, premier vétérinaire des cantons de Séverac-le-Château et de Laissac, maire de Lapanouse (3 mandats) passionné par l’histoire du Rouergue, de son domaine et de sa commune si durement éprouvée durant la terreur, refuse à Mitterrand la Légion d’honneur promotion 11 novembre 1988. Motif. : « recevoir une décoration de cet individu abject que je déteste serait pour moi un déshonneur. »

André BEAUMELOU s’éteint en 1993. Depuis, la famille de Barrau, dont les origines Rouergattes remontent au 15éme siècle, restaure et agrandi le domaine de BESSODES LE VIELH. Acquit en viager en 1968, les neveux et nièces universitaires d’André BEAUMELOU ayant refusé son offre pour des raisons d’idéologie soixante-huitarde

Depuis 2017, cette société rassemble les possessions de la famille à Bessodes le Viel, Gaillac-d’Aveyron et Les Bories de Prèvinquieres.
En 2019 la SCI entreprend par d’importants travaux la réorientation de l’ensemble afin de donner à ce patrimoine, patiemment construit par le travail et les choix gagnants des concours de circonstances, une vocation culturelle, sociale et économique, seule option pour en espérer la pérennité.